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Retour à l’Université

Hier, je suis allé donner un cours en « présentiel » à l’Université. J’y suis chargé de cours, vacataire, depuis maintenant une dizaine d’années. En l’occurence s’agit de cours de Projet Professionnel, pour les étudiant.e.s en Licence 1 Arts du Spectacle, une filière qui semble vraiment subir une double peine en 2020/2021 : les restrictions sanitaires d’une part, et la crise qui touche tout particulièrement les industries du spectacle d’autre part.

D’une certaine manière, lorsqu’ils termineront ces études, la partie « sanitaire » de cette crise devrait être derrière nous, en tout cas il faut le souhaiter. Et ce malgré des conséquences économiques qui, elles, vont se faire sentir encore un moment. Dans l’immédiat il est évident que cela perturbe cette première année, qui est normalement faite de rencontres, de découverte de l’université, d’investissement dans des projets artistiques, dans du bénévolat associatif d’organisation de spectacles, de tournages.

Du coup, pour moi qui sort finalement assez peu depuis… octobre (mince ça semble vraiment loin maintenant), c’était un peu étrange de me retrouver devant 20-30 étudiant.e.s. Et j’en étais plutôt heureux, toute interaction sociale ces temps-ci apparaissant comme une éclaircie dans un ciel un peu sombre. Peut être d’ailleurs que la prudence serait de tout faire en « distanciel », en visio-conférence. Mais j’ai le sentiment que c’est indispensable pour que cette année ne soit pas perdue, que les cours puissent reprendre. Peut être pas tous, évidemment en suivant les consignes sanitaires : hier les salles étaient vastes pour des groupes réduits, j’ai vu peu d’étudiant.e.s sur le campus, et beaucoup de distributeurs de gel hydroalcoolique.

Cette organisation semble d’ailleurs relever du casse tête pour les UFR, les responsables de formation et les personnels administratifs. J’ai pu suivre ça par mail, les consignes changeantes, les revirements du ministère. Maintenant, la ministre semble plus préoccupée par le lancement d’un débat sur l’islamo-gauchisme à l’université plutôt que par la résolution des problèmes infinis qui s’y posent quotidiennement aujourd’hui. L’organisation de ces cours. Les moyens. La précarité étudiante. Sur l’islamophobie-gauchisme, la réponse de la Conférence des présidents d’université devrait suffire à clore ce débat-diversion :

Sur ces questions de présentiel / distanciel et ce « débat » sur l’islamo-gauchisme, je te recommande d’ailleurs d’écouter l’intervention pertinente des sociologues Stéphane Beaud et Mathias Millet passés hier dans les matins de France Culture.

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