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Les départementales ? It’s complicated.

Ami lecteur, j’ai un peu perdu le rythme, et tu as raison de me le faire remarquer sur les réseaux sociaux. Pourtant, tu me connais, je continue à suivre de près la campagne des ces élections départementales, d’autant que le premier tour est déjà dimanche. Et je dois bien avouer que je ne sais pas trop par quel bout les prendre. Mais tu as encore raison, ce n’est pas une bonne excuse, alors allons y dans le désordre.

Tiens, on va commencer par le petit fail local de la semaine. Samedi dernier, l’émission la Voix est Libre, sur France 3 Capture d’écran 2015-03-17 à 01.31.22invitait cinq candidats à venir débattre sur son plateau. Et je dis bien candidats, sans e. En effet, alors que la parité est l’une des évolutions marquantes de ces élections, sur les 133 candidates et 133 candidats de Moselle, France 3 Lorraine a en effet trouvé le moyen de se retrouver avec cinq hommes sur le plateau. La responsabilité est sans doute partagée : au tweet de Margaud Antoine-Fabry pointant cet état de fait, France 3 répondait en effet que les partis choisissaient les candidats à envoyer sur le plateau. Aucun n’a donc choisi une femme, c’est regrettable. Et France 3 aurait peut être pu le leur faire remarquer, une fois les invités annoncés. Accessoirement, on peut noter que les partis ont également réussi à choisir 3 candidats du même canton (Metz 2), dans un département qui en compte tout de même 27…

Tu vois ami lecteur, je crois que je ne suis pas le seul, à ne pas savoir comment les prendre, ces élections. D’ailleurs, tout le monde a relevé le petit souci qu’il pouvait y avoir à voter pour des futurs représentants qui allaient siéger dans le conseil d’une collectivité dont on ne connaît pas les compétences, celles ci étant débattues par le parlement ces temps ci. C’est à la fois vrai, et à la fois une fort mauvaise excuse, puisque la loi NOTRe (pour Nouvelle Organisation Territoriale de la publique) a justement été amendée par l’Assemblée Nationale il y a pile une semaine. Et si l’on peut s’attendre à des amendements du côté du Sénat, il est fort probable que le texte définitif soit très proche de la version actuelle. Soit des compétences qui restent partagées entre toutes les collectivités (notamment la culture, mais aussi le tourisme et le sport) et d’autres réparties un peu plus clairement (pour les départements, centrées autour des questions sociales, notamment, mais aussi la gestion des collèges). Un peu. La Gazette des Communes te synthétise tout ça bien mieux que moi par ici. Et nous indique d’ailleurs que

L’examen a aussi été marqué par l’abandon du transfert des routes des départements vers les régions.

Ça s’est dommage. Les statistiques de la sécurité routière nous indiquent en effet que plus de 50% des accidents mortels ont lieu sur les départementales.

Bon, je sais que dans ta grande mansuétude, tu m’excuseras ce lamentable jeu de mot, ami lecteur, d’autant que j’ai une circonstance atténuante : j’étais pas plus tard qu’hier soir à une réunion publique de Bernard Cazeneuve, qui est, entre autres, responsable de la sécurité routière. Il se trouve que ladite réunion était située à 300m de mon lieu de travail.

Et là, en sortant de la BAM, paf, tu tombes sur le ministre de l'intérieur. #BernardCazeneuveTour #Metz

Une photo publiée par Nicolas Tochet (@nicolastochet) le

Il était en forme, Bernard. Une pointe d’humour par ci, une pique par là, le tout dans un discours combatif, assez proche aussi de la rhétorique adoptée par le premier ministre. Au sujet de celui ci, on a beaucoup parlé de dramatisation. Je ne suis pas sûr que ce soit le bon terme. Que cela soit Bernard ou Manu, j’ai surtout l’impression l’un comme l’autre essaient surtout désespérément de remettre de l’enjeu dans des élections qui semblent n’en avoir aucun pour une bonne part des électeurs.

Mais de mon point de vue, cela reste à côté de la plaque tant que cet enjeu est placé essentiellement dans cette simple appréhension que le FN puisse arriver au pouvoir. L’enjeu de ce que pourraient faire ces futurs élus éventuels sur les six ans à venir ? On ne sait pas trop. L’enjeu des compétences des départements, des ambitions que l’on peut avoir pour un territoire donnée, à moyen et long terme ? Il faut voir. Savoir pourquoi une majorité d’électeurs, au lieu d’aller voter pour tel ou tel parti (y compris le FN) restent finalement surtout chez eux ? C’est compliqué.

Ne te méprends pas, ami lecteur. Dimanche, j’irai voter (même deux fois, puisque comme d’habitude, un ami m’a donné une procuration). Et je suis persuadé que tu ferais bien d’y aller aussi. Mais voilà, j’ai peur qu’un certain nombre de nos compatriotes soient autrement plus difficile que nous à convaincre.

Pour tenter de trouver des arguments qui m’auraient localement échappé, j’ai un peu regardé les tracts des différents candidats, à Metz. La Moselle y est étrangement absente, coincée entre des problématiques -réelles- des différents quartiers de la ville et des questions -réelles- de politique nationale. Parfois, elle disparaît tout à fait, le mot « Moselle » n’apparaissant même pas. J’y reviendrais dès que la propagande officielle sera arrivée jusqu’à ma boîte aux lettres, ce qui ne saurait tarder.

Bref, visiblement je ne suis vraiment pas le seul à ne pas savoir par quel bout les prendre, ces élections. Mais il faut respecter la figure imposée de ces billets, en finissant par un clip mainstream. Il se trouve qu’Avril Lavigne (qui n’est semble t il pas de la famille de la nouvelle directrice du Centre Pompidou-Metz), elle aussi, trouve ça bien compliqué.

« Why do you have to go and make things so complicated? » nous disait elle en effet dès 2002, autre année électorale… compliquée.

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