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Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (un beau titre extrait de l’introduction de Au hasard de la vie de Rudyard Kipling) est le quatrième roman de Mathias Enard. Le livre sort en 2010, obtient le Goncourt des Lycéens, qui sera retenu dans la dernière sélection du Prix Goncourt (que Mathias Enard emportera en 2015 pour Boussole).

Il narre le voyage de Michel-Ange fait à Constantinople en mai 1506, à l’invitation du sultan Bajazet, pour réaliser un pont entre les deux rives de la Corne d’Or.

J’ai eu un peu de mal à « rentrer » dans ce livre. J’ai ainsi dû m’accrocher un peu à la lecture des premières pages pour ne pas prendre un autre ouvrage sur la pile. Et pourtant, j’ai bien fait d’insister. Une fois l’immersion réalisée (finalement assez rapide, le livre est court), on est embarqués dans les affres de la création du génial Michel-Ange. Ce travail est d’ailleurs le coeur du sujet : comment créer ainsi, à la commande, un chef d’oeuvre ? On se demande s’il va y arriver, on s’amuse de ses sautes d’humeur, de son mépris (largement teinté, en réalité, de jalousie) pour De Vinci*.

Et puis on est plongés dans ce Constatinople du début du XVIe siècle aussi surprenant pour nous que pour lui, par une écriture à la fois raffinée et précise.

Un livre élégant.

*ce qui est finalement assez ironique à postériori lorsque l’on sait ce qu’il advient du pont.

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