Oui ami lecteur, il y a huit jours, je te racontais ici même que j‘étais bien content de laisser une semaine pesante derrière moi. Mais au moment d’en reprendre une nouvelle, il faut reconnaître que que ce n’était pas encore ça. Finalement ce sont deux concerts qui ont fait le nécessaire. Il faut dire que Thurston Moore et Dominique A sont en bonne place dans les quelques artistes intouchables qui figurent dans mon panthéon musical. Et ils ne sont pas si nombreux. Le fait que les deux jouent à Metz la même semaine relevait d’un beau hasard.
Alors que le mardi est parfois danger, le lundi est, lui, rarement un jour faste pour les concerts notamment à Metz. Étrangement ce lundi 23 novembre offrait un choix quasi-pléthorique : une soirée de l’association Mâche un Truc à la Chaouée (raxil4 / Ræppen / PsôM), The Necks invités par Fragment à l’église Saint Maximin et donc Thurston Moore au Centre Pompidou-Metz. Je ne me suis décidé que l’après-midi même à aller à ce concert. Pourtant, ami lecteur, je suis un fan de Sonic Youth, ça fait sans doute partie des groupes qui m’ont fait faire de la musique (notamment avec melatonine). Mais voilà je ne sais pas, je n’avais sans doute pas encore tout à fait le coeur à ça.
L’après-midi, donc, je constate qu’il reste des places (ça sera finalement complet le soir même). Et je me dis aussi que l’occasion ne se représentera peut être pas de sitôt. Et l’ami Nico D’Ascenzio achève de me convaincre. Autant te dire, ami lecteur, que dès le début du concert je me suis vite rendu compte que j’aurais eu tort de rater ça. Après les messins de Chair en première partie (dans lesquels on reconnaissait quelques têtes connues) et quelques bières au bar (dont le comptoir était rapidement débordé et les fûts rapidement vidés par un flux de public sans doute inhabituel) retour dans le Studio du CPM pour voir sur scène Thurston Moore accompagné de Steve Shelley (Sonic Youth aussi) à la batterie , Debbie Googe (My Bloody Valentine) à la basse, et James Sedwards à la guitare.
Que te dire du set ? Il était très bon. Très très bon même.
Oui, qu’en dire ? Avec une autre formation, on aurait pu dire que ça faisait franchement Sonic Youth. Ce son à la fois noise et mélodique, ces morceaux faussement simples et vraiment épiques, tout y était. Mais comme la moitié du groupe était sur scène, comment le leur reprocher ? Et ce n’est d’ailleurs pas ce que le public a fait, bien au contraire. Et les rappels furent long, comme ceux d’une dernière date de tournée réussie.
Le jeudi, c’était Dominique A à la BAM. Je crois que, comme pour Sonic Youth, j’ai été fan de ce garçon dès que je l’ai entendu. Je me souviens aussi, quelques temps plus tard, de cette couverture des inrocks, « la chanson française dont vous n’aurez pas honte », en 1995. Tiens je te la colle à côté, là. Un peu provoc-drôle bien sûr, mais au fond assez juste pour que ça fonctionne quand même.
Le concert était à la hauteur de ce que l’on peut penser du « patron » et de ses morceaux. C’était beau, le son de la BAM était bon, c’était impeccablement interprété. En concert peut être encore plus de sur disque, on prend le temps de se rendre compte de la subtilité et de la finesse de chacun de ses compositions, de la force des paroles.
Et là aussi, c’était long. Il faut dire que, même si son dernier album Eleor représente une bonne partie de son set, il y a de la matière dans sa discographie depuis La fossette, déjà génial, en 1992. Et à tout cela il convient rajouter l’amabilité du bonhomme pendant et après le concert, lorsqu’il est venu discuter avec le public qui traînait encore au bar.
D’ailleurs, cette amabilité et cette gentillesse, c’est également ce que m’ont rapporté ceux qui ont eu le bonheur de croiser Thurston Moore le lundi précédent.
De la gentillesse, de l’amabilité, de la musique à la fois forte et géniale. Oui, ami lecteur, je crois qu’il fallait bien ça.
PS : et merci à Margaud pour le disque dédicacé.
Et merci à Margaud pour le disque dédicacé.