Ami lecteur, j’ai lu ces derniers jours un certain nombre d’articles sur la manière dont le CoVid-19 s’est propagé, à l’homme, en Chine, dans le monde. Ça n’est pas forcément ce qui va nous aider au quotidien dans la période actuelle. Mais souvent ça se lit souvent une enquête policière (on imagine déjà les films et les livres qui vont sortir à propos de cette pandémie), ça donne des pistes sur ce qui aurait pu être évité, à quel moment, peut être nous éviter de reproduire certaines erreurs.
C’est justement ce que dit Didier Sicard. Ce spécialiste des maladies infectieuses dans un entretien à France Culture. Pour lui « l’indifférence au point de départ » pourrait amener à ce que nous revivions la même chose demain, après-demain. Et pour lui, un point de départ est en tout cas à chercher du côté des animaux sauvages et surtout du commerce que l’homme en fait :
« L’indifférence aux marchés d’animaux sauvages dans le monde est dramatique. On dit que ces marchés rapportent autant d’argent que le marché de la drogue. »
L’entretien passe des chauve-souris au changement de regard espéré des politiques sur l’hôpital. C’est passionnant, et ça se lit par ici.
Il y a une semaine, le New York Times a produit une infographie assez redoutable sur la manière dont le virus s’est propagé au gré des déplacements humains. On part d’un marché de fruits de mer à Wuhan, on suit le virus en Chine puis (surtout) dans le reste du monde. Ça s’appelle How the Virus Got Out, c’est très bien fichu, et ça se parcoure par ici.
Reuters s’est intéressé au cas coréen, et on s’arrête sur le « patient 31 ». En l’occurence il s’agit d’une patiente qui aurait propagé le plus largement le virus, notamment en assistant aux cérémonies de l’Église Shincheonji de Jésus, à Daegu, deux dimanche de suite. L’église de Daegu devient le cluster principal en Corée du Sud. C’est à lire par ici.
On ne fera pas de lien hâtif sur la responsabilité des rassemblements religieux dans le déroulement de cette histoire, mais l’enquête fouillée de la cellule investigation de France Info montre comment le rassemblement évangélique de Mulhouse a diffusé le coronavirus dans toute la France. Dans le quartier de Bourtzwiller, l’événement réunit du lundi 17 au vendredi 21 février 2500 fidèles venus de la région mais aussi de toute la France dont des départements d’Outre-mer tels que la Guyane. De nombreux y seront contaminés. Et ils repartent chez eux, ensuite, avec le virus.
Ces différents articles, en dehors de l’éclairage qu’ils apportent sur la manière dont la période que nous vivons a débuté, ont un autre mérite : ils montrent que des médias font un travail intéressant, fouillé, documenté, loin de ce qui se raconte au quotidien sur des réseaux sociaux qui deviennent en cette période de crise, plus encore qu’à l’habitude, des foyers de propagation de rumeurs et de complots.
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