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Les acteurs à droite

Ami lecteur tu pourras me le reprocher : j’ai pris mon temps pour cette mise à jour.

Je dois t’avouer que le mois d’avril (durant lequel, si tu es messin comme moi, il est à peu près assuré que tu ne te sois pas découvert d’un fil) est passé vite, très vite même, et fût extrêmement chargé. J’ai donc eu peu de temps pour me pencher sur le sujet de ce blog.

Et puis après un “Les acteurs à gauche” il était bien logique d’en arriver à “Les acteurs à droite”. Et la droite, ailleurs je ne sais pas, mais à Metz c’est compliqué. Ca ne pouvait donc pas se résumer en 500 caractères. 

Bon, pour ce qui est de la droite de la droite (non, mon doigt n’a pas rippé en provoquant une répétition malheureuse de “de la droite”, je parle bien de l’extrême droite), ça devrait être assez simple.

Du côté du FN, en effet une candidate déjà déclarée (depuis une dizaine de jours) : Françoise Grolet. Mais aussi un numéro 2 de liste (Thierry Gourlot), un site internet, un compte twitter,… Après des municipales en 2008 manquées à Metz faute de candidats, le FN messin espère donc bien peser sur celles de 2014, en surfant sur les scores de Françoise Grolet dans le canton de Metz 1 (45,1% au 2e tour des cantonales de 2011 contre Dominique Gros, dans une élection marquée par 60% d’abstention). On rappellera qu’à Metz, aux dernières régionales, le FN a fait 12,8% (pour une liste emmenée par Thierry Gourlot), et aux dernières présidentielles 17,3% (pour Marine Le Pen), soit des scores assez proches du niveau national du FN (+1,4% aux régionales, -0,6% aux présidentielles). Le contexte national sera donc sans doute lourd de conséquences sur ce score potentiel. Et la présence en force du FN local dans le public du dernier Conseil Municipal en rajoute une couche : ils ne sont pas là pour faire de la figuration, comme le dirait si bien Jean-Michel Larqué.

Bref, jusque là, c’est assez clair. 

Pour la droite traditionnelle messine, c’est une autre histoire, mais qu’on ne va pas la refaire ici. On va juste en ressortir deux points en préambule, et puis, comme il faut bien avouer que certains valent le détour, on aura l’occasion de revenir sur l’un ou l’autre d’ici l’année prochaine.

1. depuis 1989, il y a toujours deux listes de droite au deuxième tour à Metz. En 1995, 2001 et 2008, c’est Marie-Jo Zimmermann qui menait une liste contre Jean-Marie Rausch, en 1989 c’était Denis Jacquat (notons que 1989 est un cas un peu à part, puisque Jean-Marie Rausch était ministre d’ouverture du gouvernement et soutenu par le PS, la présence d’une liste de droite pouvait sembler légitime).

2. en 2008, Marie-Jo Zimmermann disposait de l’investiture UMP au premier tour (ce qui semblait bien légitime, avec les deux députés locaux du parti aux deux premières places), puis se l’est vue retirée au second au profit de Jean-Marie Rausch. Résultat aujourd’hui : deux groupes politiques d’opposition dans le conseil municipal, le premier comprenant notamment le Secrétaire Départemental UMP (P. Thil) et le Délégué national des Jeunes Actifs de l’UMP (J. Aldrin), le second étant mené par les deux députés UMP locaux (MJ Zimmermann et D. Jacquat). 

Après la division qui a donc provoqué la défaite de 2008, la droite appelle bien entendu, dans la perspective de 2014, à l’union. Et ils sont nombreux.

Patrick Thil, Secrétaire Départemental de l’UMP, appelle à l’union, en créant une association ouverte en janvier dernier. Il dit également sans détours qu’il a toujours “envie d’être maire de Metz”.

Nathalie Colin-Oesterlé se réjouit de l’appel à l’union de Patrick Thil, ayant déjà créé son association Metz Génération 2014 et appelé à des primaires (en comptant bien y être candidate). Qui plus est, pour l’UDI, Metz fait partie d’un “arc centriste” et bénéficie à ce titre, d’une attention nationale du mouvement.

Jean-Louis Borloo à Montigny-les-Metz par denisarre

Cela explique peut être d’ailleurs le mercato qui fait un peu bouger les lignes des partis centristes à Metz.

Parce qu’au centre, il y a encore Nathalie Griesbeck, qui elle aussi considère que “la meilleure façon de battre Dominique Gros serait de réussir l’unité”. Mais qui dans le même temps ne croit “pas du tout à l’unité de façade”. Alors on pourrait penser qu’elle commence à être un peu isolée : avant le départ volontaire de Catherine Singer du Modem, Stéphane Martalié et Thierry Jean s’étaient retrouvés exclus du mouvement pour avoir figuré -et avoir été élus- sur la liste de Dominique Gros en 2008. Mais ce serait oublier un peu vite les 15% réalisés au premier tour de dernières municipales, déjà pratiquement sur son seul nom.

L’union, c’est également ce que souhaite Emmanuel Lebeau. Le leader de Metz2014.com, déjà candidat en 2008 et dont la liste avait finalement fusionné avec celles de Marie-Jo Zimermann et Nathalie Griesbeck au second tour, avait même fixé un ultimatum au premier mars pour trouver un accord sur une tête de liste, avant de se ranger sur une échéance (qui semble désormais unanimement accepté) à la rentrée de septembre.

Fusion Zimmermann Griesbeck Lebeau par Journal_BASANGO

Aurais je oublié du monde à droite, ami lecteur ?

Je plaisante : il reste bien entendu les deux poids lourds locaux de l’UMP, députés des 2e et 3e circonscriptions de Metz : Denis Jacquat et Marie-Jo Zimmermann. Régulièrement présents au second tour des municipales à Metz (1989 et 1995 pour DJ, 2001 et 2008 pour MJZ), comment ne pas songer qu’il s’agit là à nouveau des mieux placés pour conduire une liste d’union pour les prochaines échéances ? Au jeu des pronostics, Marie-Jo Zimmermann semble d’ailleurs prendre de l’avance : en dehors de sa présence au second tour des dernières municipales, elle a réussi à se construire, conseil municipal après conseil municipal, l’image de l’opposante naturelle (et modérée) du maire actuel.

Reste les questions essentielles : des primaires ? Un accord négocié ? Et puis surtout : tout ce petit monde va t il réussir à cohabiter sur une seule et même liste ? Certains, comme l’ami JCDR, semble absolument convaincu que non. Pour ma part je dirais simplement que les négociations vont être rudes. Et passionnantes à suivre.

Ca tombe bien, on est là pour ça !

A bientôt donc, ami lecteur.

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