Comme je le disais dans l’article précédent qui inaugurait cette série 2017, dans pile 350 jours, nous serons en train d’attendre les résultats officiels du second tour de l’élection présidentielle. Et pendant que tout le monde sera sur les internets en train de checker les sites d’info belges et suisses, ou Radio Londres sur Twitter, les commentateurs des chaînes françaises seront eux contraints d’égrener tristement à l’envi une seule estimation jusque vingt heures : celle de l’abstention. Ils le feront avec un petit sourire en coin, ou un grand désespoir sur le visage, c’est selon. Mais en tout cas ils auront au fond l’air de celui qui sait (puisqu’il est en train de lire les infos sur les mêmes sites que toi).
Et bien ami lecteur, pas besoin d’attendre 350 jours, tout indique que l’abstention aux présidentielles devrait être aux alentours de 20%, sans doute un poil plus. Comme je te l’avais promis, il y aura ici parfois des données, en voici en voilà.
Sous tes yeux ébahis, voici donc les chiffres d’abstention d’une bonne partie des élections de la cinquième république.
Oui, tu l’as sans doute remarqué : le week end dernier était long, j’avais un peu de temps à tuer et j’ai donc rentrée des données dans des tableaux, à défaut de les trouver ailleurs. Et puis tant qu’à faire, j’en profitais pour tester tableau, justement, un sympathique outil de dataviz, dont je pense que je n’ai pour l’instant perçu que 4% des possibilités.
Bon, là je te balançais donc le tout, ça servira bien un jour où l’autre, mais revenons à nos moutons. Avec juste les élections présidentielles, ça donne ça.
Finalement, ces données restent relativement stables. Si l’on élimine quelques données remarquables (le deuxième tour de 1969 qui dépasse les 30% d’abstention, ou le premier tour de 2002 qui s’en approche, mais aussi les deuxièmes tours de 1974 et 1981 avec mois de 15% d’abstention), le chiffre de l’abstention est toujours compris entre 15 et 22,5%. Ces derniers temps il oscille plutôt autour de 20% (1995, 2012, second tour de 2002), avec simplement l’exception de 2007 qui avait marqué un regain de la mobilisation, l’abstention retombant à 16%.
Pour 2017, qu’en dire ?
1. certes il y a un rejet de la classe politique actuelle. Il est réel, mais pour le moment, il semble se manifester surtout sur les élections locales et européennes (voir le premier graphique, en haut), où les chiffres de l’abstention atteignent des sommets depuis 2009. La présidentielle semble de ce côté l’exception. On pourrait se dire qu’un renouvellement favoriserait la mobilisation. Mais j’ai bien peur que la détestation des candidats qui semblent se profiler pour l’élection soit à l’arrivée être un facteur mobilisateur suffisant (hélas),
2. l’enjeu va nous être rabâché à longueur de temps, de BFM TV au blog de nicolastochet. D’autant qu’à coup de péripéties on a un peu l’impression de regarder House of Baron Noir, mais en vrai. Ça devrait faire son effet.
3. l’ami Thierry Labro, toujours pertinent sur ces sujets, me faisait toutefois remarquer que « ce n’était pas très malin de mettre ça des veilles de jours fériés, au milieu de longs week ends ». Bien vu. Mais c’est déjà arrivé, avec ces élections qui se terminent toujours en mai. À voir donc.
Pour ma part je parierai donc sur un taux d’abstention dans la fourchette haute des précédentes, aux alentours de 22%.
…
En fait, à la place d’une série de billets sur ce blog, c’est peut être un site de paris en ligne que je devrais faire pour 2017.
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