L’an dernier, tu t’en souviens peut être, j’avais passé un week end à La Rochelle. Et ça m’avait bien plu. Alors nous y sommes retournés, un peu plus longtemps, histoire de profiter un peu de la ville.
Parce qu’au delà de son Université d’Été du Parti Socialiste, prétexte tout trouvé à ces visites aoutiennes, la Rochelle c’est surtout ça.
Et puis, ami lecteur, nous avons pris le temps de tester quelques endroits où l’on boit et où l’on mange, et certains nombre se sont révélés plus que sympathiques. On mettra d’ailleurs une mention particulière au Comptoir Saoufé, à deux pas du port. Il faut réussir à s’y glisser, dans une rue plutôt touristique (la rue du Port), mais une fois que l’on y est, on n’a qu’une envie, c’est d’y rester : un accueil cool (et à toute heure), du vin à prix très raisonnable, des huîtres délicieuses, ça a été l’endroit idéal pour les apéros prolongés. D’autant qu’une terrine se sardine salvatrice sera là pour reprendre consistance en fin de soirée. Pour tout te dire, ami lecteur, nous y sommes allés trois fois… Mention aussi pour le Bistrot des Bonnes Femmes, qu’on se gardera pour le dîner : un petit peu à l’écart du bouillonnement du port (rue des Bonnes Femmes), un accueil également très sympa dans un bien bel espace. Surtout, une cuisine aussi impeccable qu’originale, avec une belle base de produits de la mer (mais pas que) sur fond de musique choisie avec soin (et en vinyl, s’il vous plaît). On y retournera tout aussi assurément. Voilà pour l’instant tripadvisor.
L’an dernier, je t’avais un peu narré les anecdotes de l’Université d’Été 2014, autour d’un PS bien divisé (c’était l’époque du départ d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti du gouvernement). Cette année encore, pas d’inquiétude, les anecdotes sont toujours au rendez vous (entre Valls qui mouille la chemise lors de son discours de clôture et l’affaire du dîner du samedi soir). Et puis entre Macron et Marennes, le grand écart sur les idées est encore bien là, même si l’ambiance semble être à l’apaisement (faut pas déconner, il y a des régionales qui arrivent).
Mais il faut aussi constater qu’il y a du contenu, dans ces UEPS. Et cette fois, j’ai regardé d’un peu plus près. Si une bonne partie des conférences de cette année tournaient autour de la COP21, que la question des migrants s’est (heureusement) trouvé au coeur de nombreuses interventions, et que la part des ateliers dédiés aux élections régionales n’était pas négligeable, de nombreuses autres thématiques étaient abordées. Forcément (tu me connais) c’est vers l’un des (trop) rares ateliers consacré à la culture, et plus particulièrement à la loi création que je me suis dirigé. Autour de la table, Patrick Bloche (député PS de Paris et rapporteur du projet de loi), Sylvie Robert (sénatrice d’Ille-et-Vilaine), Olivier Bianchi (maire de Clermont Ferrand et auparavant adjoint à la culture durant une longue période) et Cédric Andrieux (danseur et chorégraphe). Je te fais donc partager ce que j’ai retenu de ces quelques échanges (même si hélas mes quelques notes ne vont pas réussir à te transmettre le grand intérêt qu’ils ont suscité).
Le projet de loi relatif à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine a été présenté en Conseil des Ministres le 8 juillet dernier par Fleur Pellerin. Les deux parlementaires présents apparaissaient ravis que la culture arrive dans les débats des assemblées. Pour Patrick Bloche, ce projet de loi permet de réaffirmer que la culture est une priorité pour le gouvernement (c’est vrai que ça ne paraissait pas forcément évident jusqu’ici…), après que la loi sur le dialogue social ait permis de sécuriser les annexes 8 et 10. Pour Sylvie Robert « enfin », on va pouvoir parler Art et Culture au niveau parlementaire. Il faut donc « se féliciter de ce projet de loi sur la création ». Et si dans l’intitulé de la loi c’est la liberté de création qui est mise en avant, Sylvie Robert revient sur la notion de liberté de programmation également présente dans la loi et sur les garanties qui qui devront la permettre : en effet, s’il est normal d’avoir une portée déclarative forte sur une loi comme celle ci, seule la portée normative pourra apporter ces garanties. Et ce n’est pas si évident à mettre en place. Olivier Bianchi revient quant à lui sur le changement de couleur politique d’un certain nombre de collectivités (municipalités en 2014, départements en 2015), qui a conduit à une remise en cause de certains projets qui est somme toute assez classique dans ces cas d’alternance (même si ça a sans doute été un peu loin dans certains cas). Il a également développé un point intéressant : les populations ne manifestent pas contre les restrictions budgétaires dans la culture, ils ne sont pas dans la rue pour défendre les théâtres ou les salles de spectacle. Pour que cela soit le cas, il faudrait se ré-interroger sur la place des artistes (et des équipements culturels) dans la cité. L’exemple d’Aurillac a été pris lors d’une intervention dans le public : le festival est si bien intégré à la ville que s’il était vu comme en danger à un moment, oui, la population se mobiliserait sans aucun doute. Cédric Andrieux enfin attire l’attention sur la nécessité d’idée les artistes, bien sur, mais aussi les lieux (si les lieux sont en difficultés, les artistes en feront indirectement les frais).
Dans le détail, tu peux voir le projet de loi par ici. Je t’avoue que jusqu’à présent, je n’y avais jeté qu’un oeil assez lointain. Mais je vais regarder ça plus en détail et tenter de suivre les échanges dans les assemblées, qui devraient débuter dès cette rentrée.
En tout cas, il est plaisant d’aller cogiter sur ces questions dans une ambiance plutôt aimable et assez détendue, propice en tout cas au brainstorming. Malgré des choix musicaux contestables, qui ont d’ailleurs fait que nos tweets sur le sujet, à Margaud A et à moi même, nous ont fait repérer par France TV.
En tout cas, La Rochelle, tu nous reverras.
Et quant à toi, ami lecteur, je te dis à très vite pour la rentrée, la vraie.
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