Au conseil municipal, en visio, du 4 février 2021 (durée : 7h20, un record depuis que j’y siège), et dans le contre-budget qu’UNIS avait présenté, nous proposons la création d’un fonds local d’urgence pour la culture. Voilà mon intervention en ce sens, à l’occasion du point 11 consacré aux vote des contributions à la Cité musicale-Metz.
Monsieur le Maire, cher.e.s collègues,
Nous voterons bien entendu pour cette reconduction quasiment à l’identique des contributions aux deux composantes de la Cité musicale-Metz : l’EPCC Metz en Scènes et l’Orchestre national de Metz. Et je brise le suspense sur les points suivants, nous voterons aussi le soutien au dispositif DEMOS et aux festivals que sont Passages, le Livre à Metz et Hop Hop Hop.
En effet, dans cette crise sanitaire, depuis maintenant presque un an, ces acteurs culturels ont continué de travailler. Trop souvent en vain, hélas, faute d’une visibilité dont ils sont privés par les mesures gouvernementales. Alors ils ont reporté, annulé, repensé, reprogrammé, bref ils ont tout essayé.
La Cité musicale a ainsi organisé des spectacles dès que c’était possible (nous sommes quelques-uns dans cette assemblée à nous y être croisés). Et elle a permis l’accueil de résidences quand l’organisation d’un concert devenait prohibée. On oublie souvent ce travail de fond, celui de la création, qui nécessite des salles, du temps, des équipes techniques et donc des moyens. Et c’est d’ailleurs finalement naturel d’oublier cette étape, puisque c’est le travail terminé, le rendu final, qui est présenté au public. Mais il s’agit bien là d’un travail essentiel et je crois qu’on espère tous impatiemment de pouvoir en applaudir les résultats, en tant que spectatrices et spectateurs, dans les mois qui viennent. Et sans oublier les actions de médiation qui ont continué à être menées, les concerts filmés et retransmis, le fonctionnement des studios de répétitions…
Il est donc heureux que notre collectivité continue à soutenir la Cité musicale, qui aura été loin d’être une institution “à l’arrêt” malgré la crise que nous traversons.
Mais je me permets de lever une inquiétude, qui est celle que nous pouvons avoir pour les artistes, les compagnies, les structures culturelles qui sont en dehors des radars. Qui n’étaient pas subventionnés jusqu’ici, qui démarraient leur activité, qui étaient émergents, et dont la crise sanitaire a coupé un développement qui pouvaient s’avérer prometteur. C’est peut être ici que la “stricte reconduction” des soutiens précédents trouve sa limite.
D’autres collectivités, je pense ici à Lyon, ou à Toulouse, par exemple, ont effectivement fait le choix d’un fonds d’urgence pour la culture, qui permet aux acteurs culturels de déposer un dossier d’aide exceptionnelle. Les bénéficiaires étaient des structures parfois déjà subventionnées, mais pour lesquelles les ressources propres se sont effondrées subitement du fait de la crise et pour lesquelles la stricte reconduction ne suffit pas. Ou d’autres, comme je le disais, hors du champ d’intervention habituel de la collectivité, et pour qui la reconduction n’est donc pas une solution.
Nous savons que la collectivité ne peut pas tout. Nous savons aussi les services du Pôle Culture attentifs aux difficultés des associations qu’ils suivent.
Mais un signal envoyé en ce sens à l’ensemble du monde culturel de la ville, et pour sortir du champ de ce conseil, vous m’en excuserez, de la métropole, y compris ceux qui peuvent être en marge des circuits d’aides publiques habituels, serait à notre sens une belle initiative. C’est pourquoi nous faisons cette proposition, en dehors des reconductions des contributions et subventions que nous votons ensemble ici, la création d’un fonds de ce type, un fonds local d’urgence pour la culture.
Cette crise n’est pas terminée loin de là, ses conséquences sont encore devant nous, et il n’est pas trop tard pour que nous décidions collégialement une mesure de ce type.
Aucun commentaire