Il y’a des moment où l’on a besoin de Bruit Blanc, ami lecteur. Certains y voient ce son monotone et apaisant qui nous permettrait de nous apaiser. Et pourrait correspondre à la période d’hibernation qui s’est écoulée sur ce blog (et ailleurs).
Mais le Bruit Blanc que propose la MCL Metz samedi soir est d’un autre ordre. De celui qui pourrait justement nous sortir de la torpeur hivernale. De celui que définit ainsi le neuroscientifique Seth Horowitz : « Le bruit blanc est littéralement un mur d’énergie sonore, sans modèle ». C’est en effet un mur du son que nous promettent les quatre groupes de cette soirée. Rocky Patel Sonic et son blues bruitiste; Mestre qui enjambe le quart de siècle qui sépare la beauté de Joy Division et la rage de A Place To Bury Strangers; le kraut-rock brut, noise, sincère de CHAIR qui va durablement marquer nos esprits.
Sans oublier l’énergie intacte du post-punk de Confusion, qui transcende ses morceaux sur scène.
Et cette soirée Bruit Blanc, quatrième du nom à la MCL, est gratos.
Mais comme tu le sais, ami lecteur, une belle soirée messine va rarement sans un dilemme. Pour samedi, c’est les Trinitaires qui nous le proposent, avec une autre soirée de nature à réchauffer notre coeur d’hiver. Les excellents Cannibale et leur rock chaleureux et moite, chaloupé et psyché seront soutenus par un DJ set de The Limiñanas, dont on pourra vérifier s’il sont aussi habiles derrière des platines qu’avec leurs instruments. Et on y ajoutera les non moins excellents locaux d’Hoboken Division, dont je te mets ici un clip. Parce que si tu ne les connais pas encore, ami lecteur, il faut absolument rattraper cette erreur.
Mais ça ne sera pas le seul dilemme du week-end, même si les autres seront peut être un peu moins déchirants. Jeudi soir, par exemple, tu auras le choix entre le rock des uruguayens d’Individuo, de passage à la Chaouée, et le folk rock celtique des inusables Merzhin, à l’Aérogare. Vendredi, une jam avec Les charlatans, au Troubadour, le folk rock sombre de l’italien Nero Kane de passage à la Chaouée, ou une soirée Back to the 90’s à l’Aérogare. Et même samedi, en plus des deux soirées déjà évoquées plus haut, comme si ça ne suffisait pas, on pourra même hésiter avec Worst DNA (rock wave), Goya (fusion) et Syndrom (pop hardcore), les trois groupes qui seront à la Chaouée; ou dans des registres quelque peu différents, le bal tropical de l’Aérogare, ou Haendel et Vivaldi, interprétés par Nathalie Stutzmann et son ensemble Orfeo 55, à l’Arsenal.
Bon, pour les concerts, on n’est pas mal. Mais je vais y ajouter, ami lecteur, trois autres évènements dans des registres bien différents.
La Global Game Jam, d’abord. Un petit rappel si tu ne connais pas le principe, ami lecteur : il s’agit là de créer un jeu vidéo en 48h, sur un thème défini au niveau mondial. Une sorte de concours pour lequel il n’y a rien à gagner sinon le bonheur de créer ensemble pendant deux jours, et de partager ses talents (que cela soit pour la musique, le graphisme, le code ou l’imagination nécessaires pour aboutir à un beau résultat) et connaissances. Par ici, c’est le Comité d’Organisation des Interactivités Numériques (aka COIN) qui organise ça, au Luxembourg (Lycée des Arts et Métiers) et Metz (Bliiida). Les infos sont par ici > https://ggj.extra-coin.org/
La Saint Vincent de Metz Métropole, ensuite. Le savais tu ami lecteur ? Il se trouve que Saint Vincent (celui de Saragosse) est le Saint Patron des Vignerons. Du coup, Inspire Metz en profite pour organiser, au Chateau de Courcelles, une dégustation des vins AOC Moselle par leurs vignerons, le tout accompagné de gourmandises élaborées par les métiers de bouche des Tables de Rabelais.
Enfin, le débat « Le Peuple a-t-il mal à sa démocratie ? » organisé par la nouvelle association Des Mots & Débats à la salle du Beffroi de Thionville. Alors tu vas me dire « Oh, c’est pas à Metz ça ! ». Ce à quoi je te répondrai que oui, déjà je fais ce que je veux c’est mon blog quand même. Et puis que lorsqu’une asso se crée avec pour objectif de proposer, je cite « des lieux d’échange, de partage et de débats, ouverts à tous les publics, pour s’instruire, réfléchir, s’amuser, grandir et vivre », je pense que c’est assez rare ces temps ci pour être signalé, dans une époque qui a furieusement d’espaces d’échanges et de convivialité. Qui plus est, les invités de ce premier débat sont d’un beau niveau, avec Roland Cayrol (politologue, ancien directeur de l’institut de sondages CSA), Pierre Henry (directeur général de France Terre d’Asile et président de France Fraternités), Laurent Bouvet (politologue et figure du mouvement du Printemps Républicain) et Jo Spiegel (maire alsacien pionnier en termes de démocratie participative et co-fondateur du mouvement Place Publique).
Et puis elle est belle, cette question : « Le peuple a-t-il mal à sa démocratie ? ». Mais si on la retourne un peu trop, il est probable, ami lecteur, que l’on ait une furieuse envie de Bruit Blanc.
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