Figure toi, ami lecteur, que j’ai passé une partie de mon week-end à jouer à Final Fantasy XIV, qui est en beta test avant sa sortie officielle le 27 août prochain.
Bon, Final Fantasy tu connais probablement. Il s’agit de l’une des plus impressionnantes licences du jeu vidéo, par sa longévité (le Final Fantasy originel est sorti en 1987 au Japon) et par son succès, puisque l’éditeur Square Enix a annoncé avoir dépassé cette année les 100 millions d’exemplaires vendus depuis le lancement du jeu. Du coup, forcément, il y aussi un film, des figurines et même un porte-cartes (qui doit faire un effet surprenant auprès de tes interlocuteurs quand tu le sors).
En France, l’histoire de Final Fantasy commence en 1997 avec une première sortie sur Playstation : Final Fantasy VII. Etant donné que dans les nineties j’étais un pauvre hère sans console de jeu, je suis complètement passé à côté. Mais il paraît que c’est très très bien. Un classique quoi. En fait de mon côté je suis tombé dedans avec le XII, sur PS2, très bon également. J’ai également fait le XIII sur PS3 (relativement décevant) et les rééditions du III et du IV sur DS (choupinettes, comme tu peux le voir ci dessous).
Final Fantasy XIV est déjà sorti une première fois en 2010, version imparfaite, jeu buggé, moins de 100 000 abonnés, un flop quoi. Square Enix s’est donc senti obligé de sortir une version 2.0. Il se trouve que je m’étais inscrit à la beta de cette nouvelle version il y a quelques mois déjà. Ne me demande pas pourquoi, je ne suis pas coutumier du fait. En tout cas, j’avais reçu un coupon pour télécharger et tester le jeu. Mais je n’avais pas eu le temps de participer aux premières sessions de cette beta au début de l’été. Là, pour cette dernière, je m’y suis essayé.
FF XIV est un MMORPG. Square Enix avait déjà tenté le coup dans ce registre, dès 2002, avec Final Fantasy XI (qui existe toujours, avec semble-t il encore environ 300 000 joueurs actifs, soit plus que FF XIV version 1).
Et FF XIV, en gros, ce week end, ça ressemblait à ça :
Je ne suis pas particulièrement habitué des MMORPG, je n’ai donc pas énormément de points de comparaison. J’ai quand même passé quelques heures sur World of Warcraft et il se trouve que FF XIV en reprend un certain nombre de principes, le moindre n’étant pas la succession de quêtes qui forme le corps du jeu (aller tuer 5 Cactuars, amener une lettre à machin-truc, nettoyer le port…). Et ces quêtes ramènent des points d’expérience, qui font monter ton personnage en niveaux. Rien de nouveau sous le soleil d’Eorzea donc, qui rappelle assez largement celui d’Azeroth.
Pourtant, assez vite, de bonnes petites idées viennent amener quelques surprises dans ce terrain trop balisé. Les Aleas d’abord, sortent de combats collectifs contre un ennemi un peu plus costaud (et/ou nombreux) qui apparaissent de temps à autres et auxquels tous les joueurs qui sont dans les parages peuvent venir participer. Et puis surtout la possibilité de changer de classe et de métier comme de chemise. Ou plutôt d’arme, en l’occurrence : une fois terminée une série de quêtes initiatiques de la première classe que l’on avait choisi (gladiateur, maraudeur, occultiste,…), il est possible en changeant d’ « outil » principal de changer de classe. En gros, ton arcaniste troque son bâton contre une épée, hop il devient gladiateur. S’il prend un marteau, il devient orfèvre. Bon, par contre, il faut tout réapprendre, tu repars au niveau 1, sans quoi ce serait trop simple. Mais d’une part tu peux reprendre ton ancien job quand ça te chante, d’autre part tu conserves quelques avantages de l’une ou l’autre des classes que tu prends le temps de monter en niveaux.
Et puis, surtout, tout ça se passe dans le monde de Final Fantasy, plein de chocobos, de cactuars, de lalafell, bref de kawaii quoi, avec en fond sonore les excellents thèmes musicaux de Nobuo Uematsu qui donnent une couleur épique à la moindre petite promenade. En parlant de promenade, les graphismes sont plutôt réussis, sans êtes somptueux (j’ai testé sur PS3, paraît que c’est mieux sur PC). En tout cas la faune et les décors sont variés. Le gameplay sur PS3 demande un peu d’habitude (notamment dans le ciblage des ennemis). Et en l’absence d’un clavier, la communication avec les joueurs croisés est un peu limitée.
Après avoir donc passé de sympathiques moments dans Final Fantasy XIV, je reviens juste le temps d’un paragraphe sur le côté économique de. Square Enix a annoncé près de 100 millions d’euros de pertes pour 2012 (pas tellement à cause de FF d’ailleurs, mais plutôt d’autres licences, aux résultats décevants). On peut s’interroger sur la pertinence de tenter relancer la seconde version d’un MMORPG à l’ancienne, avec son abonnement d’une dizaine d’euros par mois, au moment où WoW perd ses abonnés à tour de bras (en partant de chiffres incroyablement importants, tout de même), où la concurrence des gratuits s’intensifie (Aion notamment), où Skyrim Online devrait débouler avec le vent dans le dos.
Ceci dit, Square Enix devrait pouvoir s’appuyer sur l’impressionnante fanbase de Final Fantasy, notamment au Japon : les serveurs surchargés pendant cette dernière période de beta publique sont là pour en témoigner… mais dans une version totalement gratuite, ce qui change un peu la donne.
En tout cas, la beta se termine demain matin. Du coup, j’irais bien refaire une petite promenade nocturne à Eorzea, moi.
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