Je me souviens évidemment de détails, de choses anecdotiques.
De m’être dit que c’était bien, le pont de l’Amphithéâtre sans voiture, comme le quartier était bouclé. Que l’architecture de Shigeru Ban était belle (mais ça on avait déjà pris l’habitude). Que c’était peut être un peu exagéré, ces portiques de sécurité, de détection d’objets métalliques, avant d’arriver sur le parvis. D’ailleurs ils ont été enlevés une fois le Président de la République reparti, alors que l’inauguration continuait (elle durait toute la journée, par salve d’invités, comme le buffet). Je me souviens m’être dit « tiens, il n’est effectivement pas très grand, en vrai, Nicolas Sarkozy ».
Je me souviens surtout de l’entrée dans le bâtiment, de ce saisissement au moment de voir les oeuvres. Je savais pourtant à quoi m’attendre, j’avais travaillé sur Constellation (sans s), l’année précédente et j’avais pu suivre au fil des mois ce qui était préparé. Mais voilà, face à Miro, Braque, Matisse, Picasso, on se trouve tout petit, nous aussi.
Oui, c’est ça, je me souviens de cette impression de quelque chose de plus grand que la ville à laquelle j’étais habitué. Et pourtant je l’aime cette ville, et elle était déjà belle et grande avant. Mais à ce moment là, ce n’était pas rationnel : j’étais ému.
Et c’est à ça que doit servir l’Art, non ?
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