Le collectif La Manivelle m’a invité à faire l’animation de deux tables rondes, samedi après-midi, au cours d’une journée pro dédiée aux musiques actuelles, baptisée Horizons. Un titre fort à propos, tant dans cette période, c’est un élément dont nous avons sans doute toutes et tous besoin : un cap, une perspective, une capacité de se projeter au delà des semaines qui arrivent. Un horizon.
Cette journée professionnelle se déroulait aux Trinitaires, un lieu auquel je suis forcément attaché, pour y avoir passé un temps conséquent, en tant que coordinateur, voilà déjà quelques années maintenant. Y retourner là, même si ce n’était hélas pas pour y voir en concert, était très plaisant. Y retrouver les participant.e.s à ces tables rondes tout autant : Pierre Pauly (Francofolies), Florence Alibert (Cité musicale), Justine Loubette et Thibault Rolland (NJP), Tiphaine Gagne (Oh la la), Alain Brohard (L’Autre Canal), Rodolphe Rouchaussé (Grabuge), Isabelle Sire (Rose Macadam), Pierre Chaput (Espace Django) auront eu des paroles pertinentes sur l’année qu’ils ont vécue, dans leurs activités respectives, dans leurs salles, leurs festivals, pour les artistes dont ils et elles s’occupent. Le spectacle vivant a été l’un des premiers secteurs professionnels touché par les restrictions, et est sans doute l’un de ceux qui a été le plus affecté tout au long de l’année 2020. Tout particulièrement les artistes ou les structure nouvelles, « émergents » comme l’on dit souvent.
J’ai aussi senti une grande lucidité dans leurs propos sur les difficultés aujourd’hui, une certaine humilité quand il s’agit de penser à l’éventuel « monde d’après ».
Bref, c’était une bonne journée de discussion, d’échanges, de réflexion. Chapeau bas à la team Manivelle (Axel, Kévin, Mylène, Mélodie, Robin, Romain, Guillaume…) d’avoir organisé tout ça, avec le soutien de la Cité musicale. Il y avait aussi un « speed meeting » entre artistes et pros, sur Discord à défaut de se tenir en physique, que je n’ai pas pu suivre mais qui semblait une chouette idée. Il y aura sans nul doute une suite à cette journée Horizons, dans un contexte qu’on espère moins fort en restrictions et en protocoles sanitaires, et donc avec un programme plus dense… et même pourquoi pas, des concerts ? On a hâte.
J’en retiens en tout cas au moins un élément qui était très partagé : la période que nous avons vécu a été favorable aux discussions, aux échanges, à une forme de bienveillance, parfois à l’entraide et à la solidarité, en tout cas à la structuration tant des acteurs et actrices qui portent ce secteur professionnel, que de la pensée et des réflexions qui les animent.
C’est sans doute partagé dans le reste de la société, c’était en tout cas pregnant dans les paroles de ce jour.
Espérons que cela puisse perdurer, pour les horizons de demain soient un peu plus beaux mêmes s’ils sont lointains.
Photo d’illustration de l’article : Emma Rochefeuille
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