Elle sont devenues rares finalement, ces émissions où l’on parle en direct de l’actualité, dans le poste.
Bon, il y a les chaînes d’infos en continu, qui ne parlent que de ça, mais on est là dans un flux permanent : les échanges se limitent à quelques phrases, peu d’analyse, peu d’échange. Il y a bien C dans l’air, sur France 5. Mais à force d’inviter toujours les mêmes habitués (Cayrol, Dessertine, Barbier ou l’insupportable Verdier-Molinié) on est plutôt dans une sorte de café du commerce d’éditorialistes. Sympathique, mais un peu lassant.
Et puis, il y a Ce soir ou jamais, l’émission qui te réconcilie avec le service public sur France 2. Enfin, elle te réconcilie à moitié, d’abord parce qu’elle était quasi quotidienne sur France 3, ensuite parce qu’elle est diffusée bien trop tard, qui plus est le vendredi soir (non mais dis moi, qui passe son vendredi soir devant la TV ?). Mais bon, voilà, comme il y a les replays qui sont justement le thème de cette série de billets, ça passe. Un jour viendra peut être où l’on pourra voir ce type d’émission à 20h30 sur une chaîne nationale, mais pas aujourd’hui, il y a la saison 2008 de FBI : portés disparus à rediffuser.
Ce soir ou jamais traite de l’actualité culturelle, politique, sociétale. Les sujets sont variés, en voici quelques uns de la saison 14-15 à titre d’exemple : Culture : faut-il s’inquiéter du désengagement de l’État ?, Vers une société où l’on peut dénoncer, espionner et tromper sans risque ?, La révolution du féminin a-t-elle déjà triomphé ?, Mannequins, intellectuels, footballeurs, fumeurs : l’exemplarité doit-elle s’imposer ?, Le divorce entre le peuple et les élites est-il consommé ?… Les invités aussi sont variés : la page wikipedia de l’émission nous apprend que « 42,45 % des 4 124 invités ne l’ont été qu’une fois entre septembre 2006 et le 29 mai 2012 ». Il n’y a pas de source à ce chiffre (et je n’ai pas envie de recompter là tout de suite) mais c’est en tout cas l’impression qui ressort en visionnant quelques numéros du magazine : si l’on y croise de temps en temps un Emmanuel Todd, on retrouve finalement rarement les mêmes invités autour de la table.
Au milieu de ces personnalités (en général une dizaine), Frédéric Taddéï lance les sujets, relance quand le besoin s’en fait sentir, mais surtout se livre à cet exercice qui semble tout à fait incroyable à la télévision ces dernières années : il laisse ses invités parler. Parfois même assez longtemps. C’est un peu surprenant au début, mais je t’assure, on s’y fait.
Donc voilà, tu peux retrouver ces émission en replay sur le site de France 2, mais aussi parfois sur un Youtube officiel, ce qui me permet de te coller cette vidéo ici même, l’une de celles que j’ai regardé en replay cet été.
Pour une fois, trois invités seulement : il s’agit du débat entre Frédéric Lordon et Thomas Piketty, avec l’intervention en fin d’émission de Guy Sorman. Le thème : Le capitalisme mérite t il une bonne correction ?. Et c’est passionnant.
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