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Zéro Degré – Des étoiles plein les yeux


Zéro Degré - Des étoiles plein les yeux
We Are Unique Records (2009)

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Projet solo de Nicolas tochet, Zéro Degré est un mélange de musique instrumentale atmosphérique et de phrasés spoken words pour un disque intimiste et troublant. Un mariage d’instruments acoustiques froids et d’ordinateur chauffé au maximum qui conduit aussi bien vers des mélodies électroniques et épurées que du coté d’une postpop savante et délicate.Trax

(…)éponge de sons perturbés, de beats cassés et de mélodies effilochées, il s’est aussi goinfré de post-rock pour ses mélodies lancinantes, d’électronica pour sa mélancolie hypnotique, d’ambiant pour ses mélopées désolées. (…) C’est la force de cet album horizontal : réussir, comme chez Arab Strap, à faire résonner un coeur quand tout, autour, n’est que terres brûlées, gelées, deshumanisées.JD Beauvallet – Les Inrockuptibles

(…)Œuvre poignante et irradiante, Des Etoiles Plein Les Yeux bouleverse, avec ses phrases définitives, ses mélodies vicieuses. Le ton est juste, les mélodies renversantes. On regarde dehors… le soleil brille mais une brise légère nous fait frissonner.Autres Directions

les inrockuptibles – avril 2009
Les chansons arides et accidentées d’un Français sur la banquise
Depuis Massive Attack ou The Clash, dont le nom renfermait toute la musique, peu de groupes ont mieux porté leur patronyme que 0°. Et encore – c’est les jours de canicule. Car il fait franchement glagla dans ces chansons-banquises, étales et givrées, belles comme ces documentaires sur Dutch Harbour ou Terre Adélie que les insomniaques s’arrachent. A 0°, le Diabologum ne gèle heureusement pas : c’est un aliment de base de Nicolas Tochet, héritier effondré de cette glaciale méchanceté, de ces désillusions cancéreuses. Mais éponge de sons perturbés, de beats cassés et de mélodies effilochées, il s’est aussi goinfré de post-rock pour ses mélodies lancinantes, d’électronica pour sa mélancolie hypnotique, d’ambiant pour ses mélopées désolées. Tout ceci nous amènerait à un bon -25° s’il n’y avait derrière chaque congère une vibrante sensibilité pop qui, le pouls en apnée, vibre pourtant – la présence d’Angil, voisin de label, ou du concitoyen Cascadeur ne sont pas pour rien pour le réchauffement de sa planète. C’est la force de cet album horizontal : réussir, comme chez Arab Strap, à faire résonner un cœur quand tout, autour, n’est que terres brûlées, gelées, deshumanisées. Son précédent groupe s’appelait d’ailleurs Melatonine, cette pilule miracle qui permet aux dépressifs de retrouver le droit au rêve – même si, souvent ici, en noir & blanc.

trax n°124 – avril 2009
trax - avril2009Poésie. Projet solo de Nicolas tochet, Zéro Degré est un mélange de musique instrumentale atmosphérique et de phrasés spoken words pour un disque intimiste et troublant. Un mariage d’instruments acoustiques froids et d’ordinateur chauffé au maximum qui conduit aussi bien vers des mélodies électroniques et épurées que du coté d’une postpop savante et délicate. A la manière d’une voix of, les paroles défilent comme nombre de thèmes musicaux et s’installent dans le montage en copier-coller des beats et des samplers. On a un peu froid au coté de Zéro Degré, on se remet les idées en place afin de s’attarder sur les étoiles, ces petites choses invisibles et changeantes de la vie quotidienne auxquelles on ne fait plus attention.
7/10. SC.

etherreal – septembre 2009
Il y a tout juste quatre ans, on chroniquait Les écrans, le précédent EP de Zéro Degré, enrichi de quelques remixes. Il aura donc fallu quatre ans à Nicolas Tochet, bassiste au sein de Melatonine, mais aussi derrière le projet electro-hip-hop Menuet avec ses amis de label Tohu Bohu et Dr Geo, pour accoucher de cet album qui regroupe des pièces dont l’écriture a logiquement été étalée dans le temps.
Pour autant, Des étoiles plein les yeux reste tout à fait cohérent et nous permet de retrouver ce projet plus personnel, soit disant entre folk et electronica pour faire court. L’utilisation de l’électronique permet à Nicolas d’explorer différents style, de partir sur des échafaudages technoïdes sur La lie de la société ou de construire des boucles rythmique que l’on rapprochera du trip-hop sur le morceau titre. Du côté de l’acoustique, la base folk peut prendre des tournures plus pop ou rock, avec une économie de moyens qui confère au final de Des étoiles plein les yeux un côté brut et éraillé, à cœur ouvert.

On vous épargnera le « Zéro Degré » fait une musique froide. La musique de Nicolas Tochet touche à l’intime, à l’humain, et on aura du mal à y voir une certaine froideur. Par contre oui, ça ne respire pas le bonheur, les ambiances y sont brumeuses, l’atmosphère généralement pesante, en grande partie à cause d’un tempo, des rythmiques lentes, lourdes, qui semblent s’écraser sous le poids de l’infortune. On est d’abord amusé par l’ouverture (Intro (copier-coller)) avec une phrase, « Plutôt que de recommencer la même chose à chaque fois, pourquoi ne pas faire un simple copier-coller, de nos gestes, de nos idées, qui de toute façon ne changent pas ? », jouée en boucle, faisant elle-même l’objet d’un copier-coller. La voix n’a pas changé, toujours parlée plutôt que chantée, continuant à nous rappeler le travail de Encre, tant dans le phrasé que dans les propos, doux-amers. Des guitares délicates, des accompagnements électroniques discrets, comme issus d’une electronica raffinée (Par temps de neige), un archet qui semble tomber sur les cordes d’un violoncelle (Le choix) et des boites à rythmes carrées qui tendent souvent à faire décoller le tout, à redonner vie alors que tout semblait s’éteindre.
Ce sont aussi les amis qui apportent un nouveau souffle avec leur chant, contribuant à la touche pop. On commence tout en délicatesse et fragilité avec Angil sur l’étrangement nommé The Unsung Song, nous donnant des frissons sur un final a capella, puis Cascadeur, d’une voix douce et feutrée que l’on croirait parfois féminine sur Alone, marqué de petites notes de glockenspiel et laptop qui hoquète, tandis que Chapelier Fou apporte sa contribution au violon sur Une boule dans la gorge. Il y a enfin l’apport de l’électronique qui, généralement discrète, transforme le dépressif La Lie de la société en une véritable petite bombe technoïde, de quoi vous mettre des étoiles… plein la tête !
Un album inclassable, bien moins folk qu’on ne pouvait s’y attendre, mais qui trouve justement son équilibre dans le mélange des genre.

Fabrice ALLARD

autres directions – mars 2009
Toute saison a une fin et ce triste hiver touche à sa fin, sous les premiers rayons du soleil printanier. Un peu d’optimiste, de légèreté, enfin. Du moins, est-ce ce qu’on croit… Et puis, on pose le premier album de Zéro Degré dans la platine. Play. Et c’est la tristesse qui surgit. L’émotion qui étreints. Des mots susurrés, des confidences, des questions (« Est-ce que parfois, par temps de neige, tu penses à moi ? », égrené la gorge nouée, alors qu’une guitare désolée flotte sur une rythmique au ralenti), il ne faut guère plus de quelques minutes pour que Zéro Degré s’immisce dans notre intimité.

Depuis des années Nicolas Tochet, bassiste de Melatonine (Décembre Est Un samedi – 2007), s’épanche en solitaire se livrant sans pudeur, sans filet – même pas celui de recourir à l’anglais. Non, Zéro Degré s’exprime en français, choisissant ses mots dans un chant lexical proche de celui de Novö ou Erik Arnaud. On retrouve ici la tension du 1er album d’Encre avec l’amplitude musicale d’Immune – pour rester dans les références françaises mais on pourrait citer ici aussi Arab Strap ou encore Mark Hollis, non pas pour flatter outrancièrement le messin, juste pour bien signifier la qualité du propos, planter le décor.
Forcément hivernal, le décor. Ce qui est remarquable, outre l’émotion ici dégagée, c’est que Des Etoiles Plein Les Yeux n’a rien d’un album éploré, d’un exercice d’un dépressif replié sur soit. Avec l’aide d’amis proches et d’invités talentueux, notamment Angil qui chante The Unsung Song, extraordinaire chanson digne de figurer sur Outside Closer (avis aux fans de Hood donc) ou encore Chapelier Fou, pensionnaire d’Ici D’Ailleurs, Zéro Degré mélange les styles, injectant une dose d’électronica à ces pièces post-folk – ou inversement. C’est ainsi que Le Choix contient une rythmique électronique dansante, en contrepoint de cordes insistantes, alors que la voix reste en arrière, désabusée. Ou encore, La Lie De La Société, probablement le morceau le plus enlevé de l’album, qui est orné d’un habillage synthétique prenant le dessus sur la mélodie. Ailleurs, c’est l’organique qui prévaut : cordes frottées, corde (vocale) nouée, guitares en mode mineure ou au contraire qui s’embrasse comme sur le morceau de fin.
Œuvre poignante et irradiante, Des Etoiles Plein Les Yeux bouleverse, avec ses phrases définitives, ses mélodies vicieuses. Le ton est juste, les mélodies renversantes. On regarde dehors… le soleil brille mais une brise légère nous fait frissonner.
Denis

NicolasTochet.net

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